Histoire d’un pari…Roubaix (2008)

Il était une fois…

un petit club de passionnés de vélo, la fine équipe du Vélo Club de Torcy,  qui décida de faire de Paris Roubaix son aventure 2008 : les 255 km du parcours emprunté par les professionnels.

Nous sommes le 8 juin, jour de la Saint-Médard, il est 5 heures du matin, place de l’église de Torcy. Le ciel est clair, la ville dort encore, pas toute la ville, pas seulement le boulanger, mais aussi 10 courageux qui se sont donnés rendez-vous pour vivre leur aventure d’un jour, Guy et Laurent, les conducteurs logisticiens, Dominique, le reporter photographe et nos 7 cyclos : Abderrahman, François, Joël, Kursley, Laurent, Philippe et Serge.

Les difficultés commencent après Bohain où nous découvrons le premier des 28 secteurs pavés de l’épreuve, le « pavé de Troisvilles ». La chaussée est humide, boueuse et glissante, nous avons vraiment le sentiment de changer de discipline et commençons un exercice d’équilibrisme. Nous enchainons sur l’interminable secteur de « pavé de Quièvy » (3700m), qui nous plonge dans l’enfer du nord. On le qualifie d’enfer par la dureté de l’épreuve, des secteurs  pavés et des conditions de course rendues parfois dantesques en raison des caprices de la météo.

Nous nous remémorons les images des professionnels et comprenons mieux la difficulté de rouler en peloton dans ces conditions si particulières.

Nous allons ainsi alterner les secteurs routiers et les secteurs pavés. Au Km 157, nous découvrons la fameuse « Tranchée d’Arenberg » longue de 2400m ; elle offre un paysage majestueux, véritable trouée au milieu de la forêt et s’apparente plus à un chemin aux bœufs ou à une voie romaine qu’à une chaussée réservée à la circulation.

Il nous reste 20 secteurs pavés qui détruiront peu à peu nos organismes. Tous ces secteurs ont bien entendu été classés afin de préserver la légende et permettre d’écrire de nouvelles pages de courage et d’abnégation.

Chaque entrée dans un secteur pavé est un nouveau combat, le gladiateur entre à nouveau dans l’arène.

« Une fois entrée sur les pavés, un seul mot d’ordre: mains sur le haut du guidon,  toujours le plus possible devant!  Etre devant: laisser le suivant à 5 à 10 m, pédaler en puissance et jamais assis à 100% sur la selle. On fait  l’impasse sur le ravitaillement, l’alimentation…rester en équilibriste sur sa machine et finir le plutôt possible et vite. Enfin pour éviter les crevaisons éviter de rouler à tout prix en dehors des pavés. »

A 40 km de l’arrivée, le cadre de François se brise et son rêve d’un jour avec, il faut se rendre à l’évidence et se résigner à l’abandon.

Du courage, le VC Torcy n’en manquera pas, les cyclos devront affronter des secteurs particulièrement difficiles atteignant avec des secteurs pavés de 3700 m.

227 Km ont été parcourus au contrôle de Cysoing. Au km 242 passer devant le Café de l’Arbre symbolise la fin de l’Enfer. En prime, une foule immense de chtis qui encourage les cyclistes…et quel accueil! Bravo.

Le secteur du Carrefour de l’Arbre est le dernier rendez-vous significatif avec les pavés. « On touche au but, mais on est parfois dans un état second. Certains comptent les pavés un par un ! », disait Jean Stablinski.

L’arrivée approche et désormais c’est la tête qui fait avancer la machine, il reste encore 7 secteurs pavés avant la délivrance, la joie et le bonheur d’entrer sur le vélodrome de Roubaix pour un sprint et un tour d’honneur. Chacun franchit la ligne d’arrivée en vainqueur et fête la victoire de l’amitié, du courage et de la satisfaction de l’effort accompli.

Ils ont vécu l’enfer, pavé de bonnes intentions !

Après l’effort, le réconfort : la gentillesse des gens du Nord, la complicité des regards et les récits des uns et des autres se remémorant cette journée particulière.

Ce sont  plus de 2500 cyclos de 21 nationalités différentes qui ont pris le départ de du Paris-Roubaix 2008.

Rendez-vous dans 2 ans mais avec l’expérience en plus et des machines mieux adaptées, des équipements absorbants mieux conçus et un groupe encore plus nombreux.

« Torcy n’abandonne jamais. »

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